RÉSUMÉ

Contexte : L’usage de la cigarette électronique (« vapoteuse ») est à la hausse. L’étude 2020- 2021 Youth and Young Adult Vaping Project, menée par la Lung Association of Nova Scotia et Smoke-Free Nova Scotia avec l’appui financier de Cœur + AVC, visait à examiner les habitudes et expériences de vapotage ainsi que les préférences de consommation des jeunes et des jeunes adultes vapoteurs au Canada.

Méthodologie : Au moyen d’un sondage en ligne, 3034 vapoteurs réguliers (ayant consommé un produit de vapotage au moins une fois par semaine au cours des trois derniers mois), âgés de 16 à 24 ans et résidant dans l’une des 10 provinces canadiennes (Alberta, Colombie-Britannique, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Ontario, Île-duPrince-Édouard, Québec et Saskatchewan) ont été interrogés sur leurs habitudes de vapotage (p. ex., nombre de journées de vapotage par semaine, nombre de séances de vapotage par jour et nombre de bouffées par séance de vapotage), leurs expériences (p. ex., consommation combinée d’autres substances), ainsi que leurs préférences de consommation en ce qui a trait aux produits (p. ex., taux de nicotine). Ce rapport présente les réponses détaillées de l’ensemble de l’échantillon, ainsi que les résultats répartis par âge, genre et région.

Résultats : L’échantillon analysé était constitué de 3 009 répondants. En moyenne, ils ont commencé à vapoter à l’âge de 15,79 ans. Plus de la moitié d’entre eux (53,1 %) disent avoir tenté d’arrêter de vapoter, souvent à plusieurs reprises, en vain. Le vapoteur moyen vapote six jours par semaine et 30 fois par jour, prenant environ six bouffées par séance. Depuis le déclenchement de la pandémie de COVID-19, les répondants affirment vapoter moins souvent au cours d’une semaine (cinq jours de vapotage) et par jour (23 séances quotidiennes, une baisse marquée), mais le nombre de bouffées par séance demeure essentiellement le même. Les répondants dépensent en moyenne entre 13 $ et 22 $ par semaine sur les produits de vapotage. L’écrasante majorité d’entre eux disent avoir utilisé la vapoteuse d’un autre consommateur (97,8 %) et avoir prêté leur propre vapoteuse (92,2 %). Ces derniers estiment que le nombre moyen de personnes ayant utilisé leur vapoteuse prêtée s’élève à 20. La moitié (50,6 %) des répondants affirment par ailleurs avoir ressenti un effet néfaste du vapotage sur leur santé. La majorité des jeunes déclarent avoir été exposés à des publicités liées au vapotage sur les plateformes des médias sociaux (70,5 %). Une majorité de répondants utilisent des dispositifs de vapotage de type « pods » (64,9 %). La quasi-totalité des vapoteurs se sont initiés au vapotage en consommant un liquide à vapoter aromatisé (91,9 %) et continuent d’en consommer aujourd’hui (90,3 %). Dans la plupart des provinces, les arômes les plus populaires auprès des jeunes – au moment de leur initiation et dans leur consommation actuelle – sont les baies, la mangue et la menthe ou le menthol. La majorité des vapoteurs consomment du liquide à vapoter contenant le taux de nicotine le plus élevé sur le marché (50 à 60 mg/ml) 1 (64,3 %). En ce qui a trait à la consommation de tabac, 64,1 % des répondants sont d’anciens fumeurs et 11,8 % continuent de fumer le tabac, ces derniers consommant en moyenne 17 cigarettes par semaine. Une proportion notable de répondants (36,4 %) disent connaître une personne ayant commencé à fumer du tabac après avoir été initiée au vapotage. Au cours des 30 derniers jours, la consommation de cannabis (17 jours de consommation) est plus courante que la consommation d’alcool (7 jours de consommation).

Conclusion : Il s’agit du premier échantillon de recherche constitué de répondants provenant de toutes les provinces canadiennes. L’analyse de l’échantillon entier révèle des habitudes de vapotage préoccupantes chez les jeunes et les jeunes adultes. Les vapoteurs réguliers rapportent des habitudes et expériences de vapotage similaires d’une province à l’autre, bien que l’on constate un certain nombre de différences notables sur le plan individuel et régional. Dans le présent rapport, nous discutons de nos résultats et de leur application possible dans l’élaboration d’options viables en matière de politiques visant à limiter l’attrait du vapotage et à restreindre l’usage de la cigarette électronique chez les jeunes et les jeunes adultes canadiens. Ces politiques pourraient comprendre l’interdiction complète des arômes, l’imposition d’une limite du taux de nicotine à 20 mg/ml, l’augmentation des taxes sur les produits de vapotage et la hausse de l’âge minimum d’achat à 21 ans.

1 Pour ceux spécifiant la teneur exacte de nicotine dans leur liquide à vapoter.